Menu Fermer

Suivi gynécologique après 50 ans. Notre guide pour ne rien oublier

Au moment de la ménopause, de nombreuses femmes arrêtent de consulter leur gynécologue. Pourtant, le suivi gynécologique reste primordial, et permet d’éviter de nombreux problèmes de santé. Le point avec le docteur Brigitte Letombe, gynécologue .

A partir de 50 ans, les femmes consultent moins souvent leur gynécologue alors que cette période est souvent émaillée de problèmes physiques ou psychologiques. Une fois la ménopause installée, il est également important de garder une consultation annuelle, car la fréquence des problèmes – cancers du sein, des ovaires, de l’utérus – croît avec l’âge.

Les dépistages indispensables

Le ministère de la Santé a mis en place des dépistages organisés pour les femmes. Celui du sein consiste en une mammographie réalisée tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Le dépistage du cancer du col utérin s’adresse à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, et repose sur un frottis à effectuer tous les trois ans.

Le frottis

Il sert à détecter la présence d’éventuelles lésions précancéreuses avant qu’elles ne se transforment en cancer. Au moyen d’un spéculum en plastique ou en métal, le médecin prélève des cellules au niveau du col de l’utérus qui sont ensuite examinées au microscope. En parallèle, un toucher vaginal est pratiqué pour examiner la cavité pelvienne, évaluer le col utérin, l’urètre et la vessie. Tous les gynécologues, sages-femmes et certains médecins généralistes font les frottis de dépistage.

La mammographie

Cet examen radiologique associé à une palpation des seins vise à dépister le cancer du sein, deuxième cause de mortalité chez la femme. Le sein est comprimé entre deux plaques pour être radiographié. Une échographie peut venir compléter cet examen.

L’échographie pelvienne

L’échographie pelvienne est prescrite par le gynécologue s’il suspecte une anomalie ou une pathologie. Cet examen complète l’examen clinique en cas, notamment, de douleurs pelviennes ou de saignements inexpliqués. Il permet d’examiner l’utérus (avec l’endomètre muqueux de la cavité utérine) et les ovaires, à la recherche d’un kyste ou d’une tumeur. Il s’effectue dans un cabinet de radiologie ou de gynécologie. Cette échographie peut se faire avec une vessie pleine par voie haute (sur le ventre) ou, si nécessaire, par voie intravaginale : la sonde, recouverte d’un préservatif enduit de gel conducteur, est introduite dans le vagin de la patiente.

Les symptômes à surveiller

La chute hormonale – progestérone puis œstrogènes – peut avoir assez vite des retentissements sur les organes génitaux dès les débuts de la périménopause (période qui précède la ménopause). C’est ce que l’on appelle le syndrome génito-urinaire de la ménopause. Il se caractérise par les symptômes ci-dessous.

La sécheresse vaginale

La muqueuse vaginale s’affine, produisant moins de sécrétions. La peau s’assèche au niveau de la vulve et du vagin et s’irrite facilement en cas de frottement, avec parfois à la clé des démangeaisons, des envies fréquentes d’uriner, des sensations de brûlures quand vous allez aux toilettes et parfois aussi l’apparition de mycoses.

On traite

Il existe des traitements locaux non hormonaux qui permettent d’hydrater cette zone. Ce sont des gels ou ovules composés d’acide hyaluronique, ou des gélules de probiotiques pour rééquilibrer la flore vaginale, qui doivent être utilisés deux ou trois fois par semaine (voir encadré page suivante).
Les œstrogènes locaux (ovule, gel ou anneau vaginal) assurent un traitement de fond en agissant sur la flore et la vascularisation de la muqueuse vaginale. Ils sont disponibles sur prescription médicale.

Les fuites urinaires

La carence en œstrogènes liée à la chute hormonale peut aussi être responsable de pertes d’urine à l’effort ou de besoin irrépressible d’uriner.

On traite

Pour l’incontinence urinaire, le traitement oestrogénique local (gélules) associé à une gymnastique des muscles pelviens pour retonifier les muscles de soutien, est souvent efficace.
La rééducation avec une sonde, la pose chirurgicale d’une bandelette pour renforcer le conduit de l’urètre peuvent être aussi envisagées. En revanche, l’utilisation de serviettes protectrices n’est pas une solution. Aujourd’hui, on dispose de nombreux moyens thérapeutiques et un gynécologue, ou un urologue, saura trouver la solution adaptée pour corriger et éviter les fuites, sans nécessairement recourir à ce type de protection.

Les saignements

Vous n’êtes pas sous traitement hormonal, vous n’avez plus de règles depuis un an, vous êtes supposée être ménopausée et vous avez des pertes de sang ? Ce n’est pas normal, mais ce n’est pas forcément le signe d’une maladie. Ces saignements peuvent indiquer la présence d’un polype ou fibrome, d’un kyste de l’ovaire, d’une infection vaginale.

On traite

Tout saignement post-ménopause doit être pris au sérieux. Consultez votre médecin qui établira un bilan et fera pratiquer certains examens pour en déceler la cause: un frottis cervico-vaginal, une biopsie de l’endomètre ou du col, une échographie endovaginale… En cas de polypes ou de fibromes, une opération chirurgicale permettra de les retirer. Les infections vaginales peuvent être traitées par des médicaments.

Bien vivre avec la ménopause

C’est l’absence d’œstrogènes qui est responsable à court terme des symptômes (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale…) de la ménopause et, à plus long terme, de la diminution du capital osseux et de l’accroissement des maladies cardiovasculaires.

Les signes annonciateurs

La période qui précède la ménopause porte le nom de « périménopause». Elle est caractérisée par le ralentissement de la sécrétion d’hormones (œstrogènes et progestérone). Les règles deviennent irrégulières. Entre 45 et 55 ans, une absence de règles de plusieurs mois associée à des bouffées de chaleur, même très peu intenses, évoque l’arrivée de la ménopause. Il faut un an sans règles pour confirmer la ménopause, si, bien entendu, la femme est à l’âge habituel de la ménopause (autour de 50 ans).

Les bouffées de chaleur

Elles peuvent survenir au cours de la journée ou de la nuit. Elles sont caractérisées par une sensation de chaleur s’emparant de tout le corps, s’étendant particulièrement au cou et au visage avec l’apparition de rougeurs et de sueurs.

On traite

–Avec un traitement hormonal de la ménopause (THM), les bouffées de chaleur disparaissent généralement en un à deux mois environ.
– Sont efficaces aussi : la phytothérapie (sauf les isoflavones de soja pour les antécédents de cancer du sein hormonodépendant), l’homéopathie (Acthéane, des laboratoires Boiron…) ou un complément alimentaire adapté (Sérélys Ménopause…).
– L’Abufène (sur prescription médicale) est le seul médicament, avec le THM, à posséder l’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour le traitement des « bouffées vasomotrices » de la ménopause.
–La pratique régulière d’une activité physique (marche, natation, course à pied… au moins 30 minutes par jour) peut également atténuer les symptômes de la ménopause. « Mes patientes reconnaissent les bienfaits du sport et la diminution des symptômes. C’est presque l’équivalent d’un traitement mais cela nécessite beaucoup de courage et de volonté », souligne Dr Gynécologue Brigitte Letombe.

Le traitement hormonal de la ménopause (THM)

Ce traitement consiste à administrer des œstrogènes pour pallier le déficit survenant après la ménopause.

L’hygiène au féminin

En cette période de ménopause, la femme doit accorder une attention particulière à son hygiène intime.
La toilette. Pour prévenir les infections, évitez les douches vaginales qui abîment la flore, lavez-vous à la main et sans gant de toilette (véritable nid à germes) et privilégiez des savons doux, non parfumés, pour ne pas irriter cette zone délicate. Prudence avec les protège-slips, qui privent la vulve de son film hydrolipidique protecteur, essayez de ne pas les porter quotidiennement et de les réserver aux séances de sport.

Des tenues adaptées. Portez des sous-vêtements en coton, de préférence, et évitez les pantalons, leggings ou collants trop serrés qui favorisent les frottements, accentuent l’humidité locale et la macération. Quand vous allez à la piscine, ne gardez pas trop longtemps sur vous un maillot de bain humide.

* Le Dr Gynécologue Brigitte Letombe est membre du GEMVI (Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal).

Du côté de l’humeur…

La périménopause, qui peut durer deux ou trois ans avant l’arrêt total des sécrétions hormonales, est une période un peu en montagnes russes sur le plan émotionnel, mais la ménopause n’entraîne généralement pas de dépression. Cependant, des études ont montré que celles qui sont fragiles sur le plan hormonal et ont beaucoup de bouffées de chaleur peuvent être sujettes à des symptômes dépressifs. Cela vaut donc la peine de consulter, car le THM,ou des antidépresseurs pris à petites doses, peuvent aider à passer ce cap délicat.

Traiter la sécheresse vaginale

Gel vaginal Replens, laboratoires Fumouze, 8 unidoses, env. 15 €. En pharmacie et parapharmacie.
Crème lavante Hydralin Sécheresse, laboratoires Bayer, 200 ml, env. 9 €. En pharmacie et parapharmacie.

Pour qui ?

« Toutes les femmes devraient avoir accès, si nécessaire, à un THM, explique le Dr Brigitte Letombe, en dehors, bien entendu, de celles qui ont un cancer du sein hormonodépendant. On sait, par exemple, que les femmes souffrant de nombreuses bouffées vasomotrices avant et après l’apparition de la ménopause, auront plus de risques de rencontrer des troubles cognitifs, des problèmes d’ostéoporose, d’être victimes d’accidents cardiovasculaires. Il faut donc consulter un gynécologue formé en ménopause, si possible. »

Quels risques ?

Le médecin va considérer, pour chaque patiente, la balance bénéfices/risques, afin de décider s’il va prescrire un traitement hormonal ou pas. Les risques varient selon le type du THM, l’âge, l’ancienneté de ménopause et l’état de santé de chacune.

Autres articles